ça fait 4 ans que j’habite cette maison, 4 ans que je vois toujours ce même milan, planant au dessus du pré. Il vient des fois avec des copains, mais ça semble être vraiment sa zone autour de chez nous et lors d’un de ses passages, nous avons eu un bref échange.
Je lui transmet mon envie de voir ce qu’il voit de la-haut, que ça m’intéresse vachement de me rendre compte de comment il voit le monde et les humains vu du ciel. Aucune réponse, je sens bien sa présence, noble et forte, mais c’est comme si ma remarque ne le touchait guère. Je ferme les yeux. Je ne vois pas ce qu’il voit, mais je sens les courants aériens sur lesquels il glisse. Je sens ses plumes portées par le vent. Je sais à l’avance comment il va tourner, quand le courant va s’arrêter, quand il va monter ou descendre. Je sens des différences de températures, des changements de pression aussi. Il joue avec l’air, c’est vraiment la sensation que j’ai, il joue avec. Les plumes des ailes s’orientent différemment pour avoir plus ou moins de poids sur l’air. Les sensations sont merveilleuses, fluides, légères, pures. Je suis, je l’avoue, en pleine extase.
Il demeure d’un sérieux à toute épreuve. Je sens qu’il m’a fait vraiment un beau cadeau, que c’est lui qui décide et qu’en même temps il apprécie beaucoup que je passe de longues minutes chaque jour à m’émerveiller devant son vol princier. Il s’en va comme il est venu, sans bruit, sans annonce. Et moi, je vole encore avec lui, jusqu’à ce que les sensations disparaissent petit à petit…
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