L’éthologie, ou l’étude du comportement (animal ici, celui qui nous intéresse) est une science qui étudie (non sans blague!), analyse les comportements de nos compagnons afin de mieux les comprendre. En éthologie on va par exemple regarder le comportement de plusieurs individus, en retirer une variable stable pour l’étendre à une généralité suivant certains facteurs. Ainsi on pourra par exemple déduire l’instinct de protection maternel qu’à une jument durant les premiers temps de vie du poulains et les comportement qui en découlent pour elle-même et au sein de la hiérarchie du troupeau. Ou encore, les éthologues, qui sont des scientifiques, vont voir ressortir certains comportement similaires observés dans plusieurs meutes de chiens et en déduire une façon de faire commune à tous. L’éthologie se pratique sur toutes les espèces animales, autant sauvage que domestiques. Dans le monde du cheval notamment, ce mot a été détourné pour donner lieu à une discipline équestre ou disons plutôt une méthode de dressage, les éthologues équins (les bons hein!) à force d’observer le cheval et ses réactions travaillent, une fois ces réactions comprises, à faire évoluer le cheval en le laissant être cheval mais en lui apprenant en même temps à vivre avec l’homme. Il va en même temps apprendre à vivre avec le cheval, ce qui implique de se remettre en question dans le but de ne pas dénaturer ce qu’est l’animal Je parle ici des bons, car bon nombre d’entre eux n’hésitent pas à se servir du terme « éthologue » pour contraindre le cheval. Bref ! Voilà un petit topo de ce qu’est l’éthologie, ici on va vraiment se baser sur le fait qu’il s’agit d’une étude du comportement, dans le but de permettre à l’homme et l’animal de vivre en harmonie, sans en soumettre ou en contraindre aucun des deux.Et là dessus, ajoutons la communication animale. Mais qu’est ce qu’elle vient faire là celle-là ? Elle vient remplacer l’éthologie ? Elle a réponse à tout c’est ça ? Mais pas du tout voyons, comment une pratique intuitive pourrait remplacer une science qui fonctionne avec des thèses et antithèse (schématiquement hein, me tapez pas dessus!). La Communication Animale ne va rien remplacer, elle va complémenter, compléter, épauler. Ethologie et CA peuvent fonctionner ensemble pour le bien-être de l’animal. Parce que la Communication Animale c’est quoi ? C’est presque tout l’inverse de l’éthologie ! En CA, on se fie à notre intuition, on développe nos ressentis, nos perceptions subtiles. La CA écoute l’animal, elle le vit, elle ne l’analyse pas et n’essaye en somme pas exactement de le comprendre : elle ne fait « que » recevoir ce qu’est l’animal et le retranscrire en langage humain. La CA fait passer des messages également oui, mais là encore ils ne sont pas de la même forme que ceux passé grâce à l’éthologie. Soyons d’ailleurs d’accord sur un point : pour moi un comportementaliste est un éthologue dans la mesure où il observe le comportement de l’animal. Donc on a d’un côté un communicateur va transmettre un message, de l’autre côté un éthologue va pouvoir observer et déduire un comportement. Vous voyez un peu déjà en quoi ça peut-être complémentaire ?Prenons un exemple. Buddy le chien est agressif avec ses congénères. Sa gardienne commence par faire appel à un comportementaliste. Petite parenthèse : je ne parle ici que des professionnels « compétents », c’est à dire vraiment ceux qui cherchent à comprendre l’animal, qui ne donnent pas de solution miracle, qui ne contraignent pas et qui acceptent volontiers de se remettre en question, voilà, parenthèse finie ! Donc ce comportementaliste va prendre le temps d’observer Buddy, seul, dans son quotidien, puis en groupe avec d’autres chiens et va en tirer ses conclusions. Je ne vais pas ici énumérer toutes les causes possibles d’un tel comportement, on va prendre pour exemple et pour bilan du comportementaliste ceci : Buddy est un chien qui a manqué de contact social, qui a peur des autres car il lui manque certains codes et qui va manifester cette peur par le biais de l’agressivité. Il va ensuite proposer des choses à faire pour remédier au soucis : contact avec certains chiens choisis pour le remettre en confiance, petit à petit. Explication de ce que le gardien doit adopter comme attitude pour ne pas alimenter la peur de Buddy etc. Héhé, pas mal du tout non ?! Ca va permettre à Buddy d’avancer soyons en sur ! En quoi la CA peut être (très) utile dans cet exemple ? Déjà confirmer ce que le comportementaliste a étudié : si oui ou non Buddy a bien peur des autres chiens, et la cause de cette peur, si oui ou non Buddy exprime le fait d’être mal à l’aise car il ne comprend pas les signaux et voit le mal partout. Admettons pour l’exemple que Buddy confirme tout ça : déjà on aurait pu avancer un peu plus vite, mais également donner une confirmation au comportementaliste : le chien va lui même confirmer ses observations. Pas mal on avance, des liens se créer entre ces deux pratiques. Et ensuite ? Durant la phase de rééducation, la CA va pouvoir épauler Buddy, lui expliquer ce que l’on attend de lui, lui expliquer qu’on l’aide. Ben oui, mettez vous 2min à sa place : on bouleverse son quotidien, on le met face à ses peurs, il rencontre de nouveaux humains, ses gardiens sont tendus quand on va la bas en plus, et même à la maison on fait des choses nouvelles et inhabituelles. Buddy est tout chamboulé, mais grâce à la CA, tout cela peut lui être expliqué clairement. Elle va aussi permettre de suivre ses impressions afin de savoir si des acquis surviennent, s’il on peut accélérer l’apprentissage ou au contraire lui laisser plus de temps. Buddy apprend en sécurité avec le comportementaliste, et le comportementaliste (avec les gardiens) ont un accès direct aux ressentis de Buddy pour ajuster leurs actions. Si c’est pas un travail d’équipe ça ?!Il est important de comprendre que chacun doit comprendre l’autre. L’éthologue doit accepter ce que son côté cartésien n’accepterai pas pour profiter de ce que le communicateur lui transmet. Le communicateur quant à lui doit accepter que tout ne se résout pas grâce à son action, qu’il reste un fil de téléphone et que le comportement de l’animal observé sur le terrain est important. Ce n’est pas facile ni pour l’un ni pour l’autre. Le comportementaliste va trouver que cette télépathie finalement on est même pas sûr que ça marche, que ça soit vrai, c’est pas du concret. Et le communicateur lui va trouver que l’action ne correspond pas à son ressenti et va braquer l’animal par exemple. Chacun doit recourir à pas mal d’humilité et de compréhension. Aucun des deux ne détient la vérité vraie. Le comportementaliste doit accepter (c’est évident) la conscience animale, leur libre arbitre, leur pensés, leurs émotions etc. Le communicateur doit accepter que en plus de la personnalité de chaque animal, il existe des similarités à une espèce par exemple, et des comportements récurrents et définissables.On pourrait faire je pense un livre d’exemple, quoi que en fait non, il faudrait pour cela que ces deux métiers du bien-être animal travaillent plus souvent ensemble. Ensemble et en trio, car le gardien joue évidemment un rôle essentiel. Et là encore il faudra faire attention à ce que se soit clair pour lui, que chaque protagoniste n’essaye pas sans le vouloir de faire passer Sa vérité à la place de celle de l’autre. Je pense qu’il y a beaucoup de belles associations possible, que la Communication Animale n’est pas la réponse à tous les soucis de nos loulous, et qu’il en est de même pour l’éthologie. Chacune de ces pratiques ont leur limite, et le savoir c’est s’éviter des soucis d’ego qui vont impacter directement les animaux.J’aimerai remercier les éthologues et comportementalistes qui travaillent de près ou de loin avec moi, qui me permettent des échanges constructifs et passionnants. Merci à toutes ces âmes de s’ouvrir aux choses dont elles n’ont pas l’habitude, merci merci merci, pour moi mais surtout pour eux, pour nos animaux !Illustration By Wenaewe (Merci de votre indulgence ça fait des lustres que j'ai pas crayonner ! ^^)
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